Famille de Paula Andrea
del Río Hinojosa et de Rodrigo Astudillo
Minuit à Paris
heure de tous les soupirs
Silence de cloches
sur la mer de tes yeux de lune.
La nuit parle d'elle-même.
Dans un café bohème de l'obélisque,
un cendrier accumule des angoisses.
Tandis que chuchotent les talons
des amours illicites sans lendemain.
Une étoile dort sur la Seine.
Les pores de ma peau métisse
se nourrissent des gémissements de ta peau.
Minuit à Paris
heure de tous les soupirs.
Repose
la tête d'un oiseau blessé
comme mon silence
baisant
tes lèvres.
Sur les os des escaliers
des phrases se tissent
de chuchotement en chuchotement.
Ma grand-mère danse un tango
désespéré
en montrant la porte
de tous les départs.
La maison est une feuille d'automne.
Un soupir parcourt le vide
tandis que des lutins
racontent des histoires...
L'œil de mon œil est une serrure
ouverte sur le passé.
Je ne suis pas, je n’existe pas
Personne n’a vu mon nom
gravé sur l’écorce des arbres
Personne ne connaît mon visage
Personne n’a dessiné sur les murs de la ville
quelque chose qui me ressemble
Je ne suis pas, je n’existe pas
Mais dans la profondeur d’une main anonyme
on a semé quelque chose entre les roches
pour que puissent renaître tes yeux sylvestres
Quelque chose se dessine dans le regard de l’âme
La trace est un doute :
Existence